A ma Bible

A ma Bible

Tu es restée figée longtemps sur l’étagère,

Méconnue, oubliée, cachée sous la poussière

Ainsi que ces trésors à tout jamais enfouis

Qui dorment au fond des mers pour toujours évanouis.

Tu es là, noire, discrète, sans frivole dorure,

Et tes pages ont souffert de quelques déchirures.

Non, tu n’attires pas l’attention du lecteur,

Et pourtant tu contiens la voix du Créateur.

C’est bien souvent à l’heure du plus grand désespoir

Que nous te retrouvons au fond d’un vieux tiroir,

Et que nos yeux embués des larmes du malheur

Trouvent entre tes pages le secours du Seigneur.

Ma Bible, toi qui fûs si longtemps délaissée,

Merci d’être encore là, toujours à ma portée.

De la voix de mon Dieu tu t’es fait l’interprète,

Et tu laisses parler les saints et les prophètes

Afin que nul n’ignore qu’Il veut tous nous sauver

Et que c’est pour cela, un jour qu’il t’a créée.

Oui, quel trésor précieux que nous possédons en toi !

Que je plains le lecteur qui ne te connaît pas !

Si tu parais bien triste, et disons même austère,

Si ta lecture enfin nous semble trop sévère,

Prions pour que l’Esprit nous fasse découvrir

Ta richesse et ta foi avant que de mourir,

Et trouvant à coup sûr réponse à nos prières,

C’est lorsque nous t’ouvrons que jaillit la lumière !

Colette NICOLAS